Quels élevages réaliser en classe?

Pour la simple et bonne raison qu’un élevage ne doit pas être contraignant, mon but est de proposer quelques espèces d’Insectes simples d’élevage de manière à pouvoir les observer facilement et simplement. Les élevages plus délicats sont souvent plus longs et plus exigeants ce qui limite l’attrait pédagogique au sein de la classe à cause d’une perte de temps pour régler les paramètres d’élevage ou autre. Voici donc les différents types d’Insectes que je conseille d’élever en classe (cette liste est exhaustive). Leur mise en place est très simple :

Les Phasmes :



Ces Insectes ont presque tous la particularité de pratiquer le mimétisme, c’est-à-dire qu’ils miment un élément naturel pour se dissimuler de leurs prédateurs. Ainsi camouflés, ils se confondent parfaitement avec leur environnement et passent inaperçus.

En France, il existe trois espèces de Phasmes, tous "déguisés" en brindilles, alors que le monde accueille plus de 2500 espèces mimant de nombreux éléments de l'environnement : feuilles vertes, feuilles mortes, écorce, épines, autres Insectes, etc. Même leurs œufs sont "déguisés" car ils ressemblent à s’y méprendre à des graines de plantes afin de tromper les prédateurs !

Nocturnes et végétariens, les Phasmes tropicaux vivent généralement dans des contrées chaudes et humides. Les espèces les plus faciles à élever se contentent sans problèmes des conditions tempérées des habitations humaines. Le Phasme élevé en laboratoire est le Phasme morose, originaire de l’Inde. En Provence et dans le Sud-ouest de la France, on trouve, dans la nature, un animal très voisin : le Bacille de Rossi ; il s’élève beaucoup moins facilement que le précédent.

Le Phasme est un Insecte sans ailes. Sous nos climats et dans les élevages, il n’existe que des femelles. L’adulte a l’extrémité de l’abdomen élargie, les œufs y sont maintenus un certain temps avant d’être pondus.


Intérêt de l’élevage des Phasmes :

- Facilité d’entretien.

- Animaux "dociles" et manipulables (avec précautions) par tous.

- Curiosité de la nature (mimétisme).

- Les adultes vivent relativement longtemps.

- Les jeunes ressemblent aux adultes et ont les mêmes besoins.

- Pour grandir, les jeunes muent et l’on peut observer ces mues.

- Ils ne volent pas et n’ont pas besoin d’un grand espace.

- Les œufs sont caractéristiques et faciles à trier au milieu des excréments !

- Toutes les étapes de la vie sont facilement observables

- La croissance des Phasmes étant rapide les élèves peuvent observer un cycle de vie sur une année scolaire. Ils peuvent même suivre une à deux générations.


Particularités pour réaliser des observations et expériences:

- Mimétisme : leur apparence miment parfaitement une brindille ou une branche épineuse.

- Homochromie : adaptation progressive de leur couleur en fonction de la couleur de leur environnement.

- Autotomie : capacité de perdre délibérément une ou plusieurs pattes si elles sont fermement saisies (par un prédateur par exemple). La rupture, indolore et ne présentant pas de saignement, s'effectue toujours au même endroit qui est prévu à cet effet !

- Catalepsie : c’est une immobilisation réflexe de tout le corps qui permet au Phasme de tromper ses prédateurs en faisant le mort.

- Dimorphisme sexuel : c’est la différence d'apparence entre les mâles et les femelles. Les femelles sont plus grosses et leur abdomen plus gonflé car il contient les œufs.

- Ailes : caractéristiques des adultes, elles sont cependant absentes chez de nombreuses espèces de Phasmes.

- Développement direct : processus de la métamorphose incomplète des Insectes hétérométaboles dont l'aspect général est peu différent selon les 3 états que présente un individu au cours de sa vie (œuf, larve et adulte). Ainsi, les jeunes Phasmes ressemblent aux adultes et que leur aspect général ne change pas au cours du développement. Seules les ailes apparaissent à la dernière mue, lorsqu’ils deviennent adultes. Mais les Phasmes brindilles présentés ici n’ayant pas d’ailes, seul l’accouplement est le signe le plus évident de l'état adulte.

C’est un animal curieux et qui s’élève très facilement. L’adulte est peu actif, et les enfants pourraient se lasser assez vite de le regarder. Mais l’intérêt devrait se réveiller avec les premières éclosions : les observations continues et les recherches peuvent alors débuter. Cet Insecte se prête bien à l’étude de la croissance discontinue et permet donc d’observer les différentes phases de son développement.

Vous trouverez des œufs de Phasme dans de nombreux laboratoires de Facultés de Sciences ou bien plus simplement par l’intermédiaire de nombreux forums présents sur le « Net » s’intéressant au sujet et permettant de trouver des espèces moins communes que le Phasme morose.

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Bibliographie et sitographie

TAVERNIER R. (2004), les guides du maître, Tome 1 : L’enfant s’interroge sur son corps ; les animaux, les élevages ; la vie des plantes, Paris : Bordas, 328p. ISBN 2-04-732014-3

Article du site insectes.org http://www.insectes.org/question/fiche_elevage.md?cle_elevage=6

Les Papillons :



Connus de tous, les Papillons réservent néanmoins de nombreuses surprises. La Belgique compte de nombreuses espèces ! Principalement nocturnes, ils ont presque tous les mêmes besoins : les Chenilles mangent des plantes et les adultes du nectar.

Cependant, certains Papillons de nuit ne se nourrissent pas lorsqu’ils sont adultes ! Comment est-ce possible ? Et bien ils ne vivent pas très longtemps lorsqu’ils sont adultes (quelques jours) et survivent grâce aux réserves que la Chenille a emmagasinées. Les adultes s’accouplent, la femelle pond, puis ils meurent rapidement.

Précision importante : toutes les Chenilles ne font pas de cocons. Le cocon ne concerne que certains Papillons de nuit. Alors que font les autres ? Et bien, toutes les Chenilles du monde font une chrysalide afin de se métamorphoser en adultes et, certaines, s’enferment dans un cocon de soie pour le faire (ex : le Ver à soie)

Les Papillons faciles à élever sont nocturnes, font un cocon et ne se nourrissent pas lorsqu’ils sont adultes ce qui simplifie beaucoup leur élevage.

Intérêt de l’élevage des Papillons

- Facilité d’entretien

- Toutes les étapes de la vie sont facilement observables

- Métamorphose complète de la larve en adulte

- Esthétisme (cette notion est très subjective !)

- Les larves (Chenilles) ne ressemblent pas aux adultes et ont des besoins différents.

Particularités pour réaliser des observations et expériences

- Chenilles : elles ne ressemblent pas aux adultes et doivent se métamorphoser plusieurs fois.

- Fausses-pattes : en plus de leurs six vraies pattes, les Chenilles ont des "pattes-ventouses" ou fausses pattes qui leur permettent de s'agripper aux branches.

- Stigmates respiratoires : ce sont les orifices respiratoires situés latéralement tout le long du corps des Insectes. Ils sont faciles à observer sur les Chenilles du Bombyx Éri car ils sont sombres sur la couleur claire du corps.

- Chrysalide : toutes les Chenilles font une chrysalide dans laquelle le corps se métamorphose entièrement.

- Cocon : la Chenille s’enferme dans un cocon de soie avant de se transformer en chrysalide.

- Phéromones sexuelles : ce sont les "parfums" produits par la femelle pour communiquer et signaler sa présence aux mâles. Ceux-ci peuvent ainsi la retrouver même dans le noir complet.

- Écailles : ce que l’on appelle la "poudre" des ailes de Papillons sont en fait des écailles disposées comme les tuiles d’un toit et qui permettent au Papillon d’avoir les ailes colorées/camouflées, de glisser sur l’air et de capter la chaleur du soleil pour les Papillons de jour.

- Ailes : au nombre de quatre, les ailes des Papillons sont bien visibles car elles sont maintenues à plat lorsqu’ils sont au repos.

- Métamorphose = "changement de forme" : étape obligatoire pour passer de l’état de larve à celui de nymphe puis d’adulte.

- Dimorphisme sexuel : c’est la différence d'aspect entre les mâles et les femelles. Les femelles ont l’abdomen plus gonflé car il contient les œufs et les mâles ont des antennes plus larges pour percevoir les phéromones des femelles.

- Développement indirect : processus de la métamorphose complète des Insectes holométaboles dont l'aspect général est très différent selon les 4 états que présente un individu au cours de sa vie (œuf, larve, nymphe et adulte).

L’entretien et l’installation des Chenilles pour obtenir des Papillons se révèlent très simples et ne présentent aucune difficulté particulière. On peut généralement entreprendre un élevage à partir des Chenilles, de chrysalides ou d’œufs, mais aussi à partir de Papillons adultes capturés au filet de gaze.

On distingue deux grands groupes : les Papillons diurnes et les Papillons nocturnes. Tous les diurnes ont des antennes filiformes renflées en massue à leur extrémité ; leur vol est lent et saccadé, et, au repos, les ailes sont relevées et jointes. Les Papillons nocturnes et crépusculaires ont des antennes plumeuses ; leur vol est plus rapide et leurs ailes s’étalent au repos. Les chrysalides des Papillons diurnes sont nues et vivent à l’air libre, alors que celles des nocturnes sont enfouies dans le sol ou enfermées dans un cocon de soie.

Vous trouverez des Chenilles toute l’année, excepté durant les mois d’hiver. Il est indispensable de les récolter avec le rameau ou les feuilles sur lesquels elles sont découvertes ; en effet, elles se nourrissent de cette plante, ce qui résout immédiatement le problème de la nourriture. On trouve parfois des Chenilles sur un mur, sur un rameau sec, sur un chemin : elles sont prêtes à se transformer en nymphes et il n’est pas nécessaire de les nourrir. Il y a également plusieurs associations qui s’occupent d’envoyer des kits entomologiques dans les écoles avec la serre d’élevage, la nourriture et les supports pédagogiques

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Bibliographie et sitographie

TAVERNIER R. (2004), les guides du maître, Tome 1 : L’enfant s’interroge sur son corps ; les animaux, les élevages ; la vie des plantes, Paris : Bordas, 328p. ISBN 2-04-732014-3

Article du site insectes.org: http://www.insectes.org/question/fiche_elevage.md?cle_elevage=7

Les Grillons :

Avoir le « chant » des Grillons à domicile, c’est possible ! En effet, rien n’est plus facile car ces animaux sont peu exigeants. En Belgique, il existe une dizaine d’espèces de Grillons qui sont plutôt des animaux vivant au sol, sous les feuilles, dans des terriers et parfois dans les grottes. Le « chant » des Grillons est réservé aux mâles qui frottent leurs élytres entre elles. Mais ils ne peuvent le faire que lorsqu’ils sont adultes car les ailes n’existent pas chez les jeunes Insectes. Le « chant » sert à communiquer : lorsqu’il est fort c’est pour marquer le territoire ou impressionner un rival et lorsqu’il est faible c’est pour séduire une femelle.

Intérêt des élevages de Grillons :

- Animaux plein de vie et toujours en activité.

- Les adultes vivent relativement longtemps.

- Les jeunes ressemblent aux adultes et ont les mêmes besoins.

- Pour grandir, les jeunes muent et l’on peut observer ces mues.

- Ils ne volent pas et n’ont pas besoin d’un grand espace.

- Toutes les étapes de la vie sont facilement observables

Particularités pour réaliser des observations et expériences

- Stridulations : c’est le « chant » produit par le frottement des élytres des mâles entre elles.

- Communication : c’est avec leur « chant » que les Grillons communiquent entre eux.

- Ovipositeur : c’est la longue « tige » que la femelle porte à l’arrière du corps et qui lui sert à pondre ses œufs dans le terreau.

- Orifice tympaniques : ce sont les « oreilles » des Grillons qui sont placées sur leurs pattes avant !

- Saut : même s’ils ne sautent pas très loin, les Grillons ont de grosses pattes arrière pleines de muscles pour faciliter leurs déplacements ou échapper à un prédateur.

- Odorat : les Insectes captent les odeurs avec leurs antennes. Chez les Grillons, elles sont très longues et leurs yeux sont petits, ce qui signifie qu’ils privilégient l’odorat à la vue et leurs antennes sont toujours en mouvement.

- Dimorphisme sexuel : c’est la différence entre les mâles et les femelles. Les femelles ont un ovipositeur et les mâles des ailes plus coriaces (élytres) qu’ils frottent pour striduler.

- Ailes : avec la maturité sexuelle, elles sont absentes chez les larves.

- Parade nuptiale : pour séduire la femelle, les mâles « chantent » doucement et tournent autour de la femelle avant de se glisser sous elle à reculons pour l’accouplement.

- Développement direct : c’est-à-dire que les jeunes ressemblent aux adultes et que leur aspect général ne change pas au cours du développement. Seules les ailes apparaissent à la dernière mue, lorsqu’ils deviennent adultes.

L’élevage des Grillons permet de découvrir le cycle complet d’un Insecte : ponte, éclosion des œufs, développement progressif des jeunes, mues de croissance, comportement des adultes, accouplement. De plus, les enfants assistent aux repas ; ils observent le comportement belliqueux des mâles et recherchent la signification des différents types de chants…

Cet élevage demande peu d’entretien et le chant des mâles rappelle les belles journées ensoleillées de l’été.

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Bibliographie et sitographie

TAVERNIER R. (2004), les guides du maître, Tome 1 : L’enfant s’interroge sur son corps ; les animaux, les élevages ; la vie des plantes, Paris : Bordas, 328p. ISBN 2-04-732014-3

Article du site insectes.org: http://www.insectes.org/question/fiche_elevage.md?cle_elevage=8

Les Mantes Religieuses :




L'élevage des Mantes, à la maison ou en classe, peut être un support pédagogique intéressant, tant les observations sont faciles et peuvent donner lieu à des travaux variés. L’élevage est très facile, enfin, selon l’espèce que vous avez décidé d’élever. Pour le matériel, il suffit d'une grosse boîte en plastique que vous pouvez recouvrir avec du tulle fin ou un vieux bas afin que l'air passe facilement. Si vous possédez un aquarium cela fera aussi l’affaire.

La Mante religieuse est un Insecte de l’Ordre des Mantes, voisin des Orthoptères. Il est commun dans le Sud de la France mais on en trouve aussi sur certains coteaux secs et ensoleillés des autres régions.

Intérêt des élevages de Mantes Religieuses :

- La capture des proies est particulièrement spectaculaire

- L’éclosion des jeunes Mantes peut se faire environ un mois après la ponte de l’Oothèque

- Le comportement et le mode d’alimentation d’animaux prédateurs

- Pour grandir, les jeunes muent et l’on peut observer ces mues.

- La croissance des Mantes Religieuses est relativement rapide et les élèves peuvent observer un cycle de vie sur une année scolaire. Ils peuvent même suivre une à deux générations.

- Les relations mâles – femelles ; la femelle a généralement tendance à dévorer le mâle

Particularités pour réaliser des observations et expériences

- Oothèque : grosse masse jaunâtre qui peut contenir environ 200 œufs

- Pattes ravisseuses : permet à l’Insecte de se projeter en avant pour attraper ses proies ainsi que pour les maintenir en les mangeant

- Yeux composés : donnent à la Mante l’impression d’avoir des yeux qui suivent le mouvement de celui qui l’observe

- Dimorphisme sexuel : c’est la différence entre les mâles et les femelles. Les femelles sont parfois jusqu’à deux fois plus grandes que les mâles. Elles ont un poids qui varie du double au triple par rapport au mâle et possèdent un abdomen fortement gonflé pour accueillir les nombreux œufs qui seront distribués dans l’oothèque. Les mâles possèdent de longues antennes.

- Développement direct : c’est-à-dire que les jeunes ressemblent aux adultes et que leur aspect général ne change pas au cours du développement. Seules les ailes apparaissent à la dernière mue, lorsqu’ils deviennent adultes.

Les Mantes religieuses complètent les Insectes présentés précédemment en termes d’observations et d’intérêt pédagogique. L’élevage des Mantes Religieuses est relativement peu commun et généralement ce genre de « nouveautés » devrait permettre davantage d’attrait en provenance de l’élève.

Les Mantes religieuses doivent être nourries avec des proies vivantes (Criquets, Mouches, Papillons, Araignées, Coccinelles…). Elles peuvent aussi se dévorer entre elles ; il convient donc de n’en mettre qu’une seule par cage d’élevage. Par contre, en laboratoire ou en terrarium, il semblerait que la fréquence des cas de cannibalismes soit supérieure, mais ceci serait dû tout simplement à une sous-alimentation des femelles avant la reproduction. En effet, à cette période où elle fabrique les œufs, la femelle a besoin de plus de nourriture qu'en temps normal. Les Mantes commencent toujours par rompre le cou des victimes. En fait, elles détruisent le centre nerveux, de leurs proies qui, lobotomisées, ne se défendent plus.

L'empuse , quant à elle, se contente de proies plus petites que la Mante religieuse.
Les Mantes possèdent elles aussi des ennemis, comme les oiseaux ou les reptiles, et ce, malgré toutes les défenses imaginées pour arriver à se camoufler. Alors, lorsque la Mante est en réel danger, elle utilise un subterfuge semblable à beaucoup d’Insectes ailés ; elle ouvre grand ses ailes, les fait vibrer, ce qui provoque un bruissement (que certains comparent à celui d'un serpent à sonnette) lève ses pattes ravisseuses au ciel, puis les écarte pour tenter d'effrayer son agresseur avec les faux yeux.

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Bibliographie et sitographie

TAVERNIER R. (2004), les guides du maître, Tome 1 : L’enfant s’interroge sur son corps ; les animaux, les élevages ; la vie des plantes, Paris : Bordas, 328p. ISBN 2-04-732014-3

Site Krissnature.net :[url] http://www.krissnature.net/article-5510436.html[/url]